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Mitte

Avec son écosystème de start-up en pleine explosion, Berlin représente pour l’Europe ce que la Silicon Valley représente pour l’Amérique. Beaucoup d’entreprises made-in-Berlin sont devenues des multinationales, à l’image de Zalando, un site d’e-commerce qui attire aujourd’hui la main-d’oeuvre qualifiée du monde entier. Beaucoup de ces jeunes entreprises sont 100% digitales, développant des plateformes, des services ou des apps.

Plus rare, des start-ups en produit physique voient également le jour, à l’image de Mitte, une jeune compagnie en pleine expansion située dans le quartier Kreuzberg au centre de Berlin. Leur mission : rendre l’eau du robinet plus pur et meilleure pour la santé, dans le but de supprimer notre dépendance à l’eau en bouteille, qui ne fait sens ni économiquement ni environnementalement. Leur réponse est un produit consommateur appelé Mitte Home. C’est un purifieur et améliorateur d’eau qui utilise respectivement un système de distillation et de minéralisation. Leur modèle économique réside dans l’achat de la machine, puis dans le remplacement des cartouches de minéraux lorsque celles-ci deviennent inefficaces.

Après un rapide aperçu de leurs bureaux modernes et ouverts, notre visite a commencé par une introduction à l’entreprise, réalisée par le CEO, Moritz Waldstein, ainsi que leur vision, en commençant par un produit consommateur pour éventuellement s’étendre vers des clients corporatifs et même de l’humanitaire. Dr. Wiebe Wagemans, vice-président à l’ingénierie nous a ensuite permis de comprendre son rôle dans le processus de développement de produit. Un des points principaux étant l’histoire du produit, d’un premier prototype à une campagne de financement participatif sur Kickstarter et une levée de fonds de 30 millions de dollars américains. Composée d’environ 30 personnes, l’équipe est divisée en trois et la sous-équipe tech est répartie en Hardware, Software et Water. Maya Mardini, une ingénieure en mécanique, nous a présenté son rôle au sein de Mitte, en passant par les nombreux chapeaux qu’une startup Hardware dans un monde connecté demande. Par exemple, la programmation, le prototypage rapide, ou même l’expérience utilisateur, et également de faire part de la grande famille que l’entreprise est devenue.

Une session questions/réponses s’est ensuite tenue, où les sujets étaient par exemple la propriété intellectuelle et la logistique pour l’approvisionnement et le cycle des cartouches. Nous avons eu ensuite l’occasion de nous désaltérer en rencontrant d’autres membres de l’équipe. L’effort mis en avant par l’équipe pour rendre notre visite riche en contenu, unique et mémorable nous a vraiment marqué, alors que l’équipe travaillait dur pour amener le produit le plus vite possible sur le marché.

Terminer la Mission Technologique par une start-up hardware guidée par une mission était un beau point final, une cerise sur le très solide gâteau construit durant les deux semaines précédentes.

 

Bombardier

Depuis plusieurs dizaines d’années, Bombardier fait partie intégrante de la scène québécoise. Mais qu’en est-il de son rôle à l’échelle mondiale? C’est ce que nous avons eu la chance de découvrir aujourd’hui. Bombardier comporte trois divisions principales, l’aéronautique et le transport étant les principales. L’Allemagne étant un chef de file dans le domaine du transport ferroviaire, il allait donc de soi de visiter les installations d’une entreprise originaire de chez nous durant notre mission. Voici un résumé de notre journée du jeudi 25 avril passé chez Bombardier Transport au site d’Hennigsdorf en banlieue de Berlin.

Nous avons premièrement abordé l’impact de la digitalisation sur l’industrie manufacturière, plus précisément lié au transport. Il faut comprendre que dans un environnement où tout doit être de plus en plus compétitif tout en restant économique, chaque donnée qui peut être extraite et analysée afin d’améliorer un produit ou optimiser un processus est précieuse. Avec les technologies maintenant disponibles, il est possible non seulement d’extraire une quantité importante de données de nos produits, mais en plus de les analyser en temps réel afin de permettre un meilleur contrôle sur les opérations. Par exemple, le Kanban, outil très utilisé dans plusieurs domaines, peut facilement être remplacé par des alertes dans le système indiquant un besoin d’approvisionnement imminent. Également, des outils d’exécution électroniques permettent d’importante économie de temps et réduisent considérablement le taux d’erreur. La digitalisation est si accessible et bénéfique que s’en priver pourrait nuire considérablement au développement d’une entreprise.

Par la suite, nous avons eu la chance de nous entretenir avec M. Ural, directeur de l’innovation digitale et du développement de produits. Nous avons abordé l’importance des start-ups au sein du développement des grandes entreprises, notamment par le développement de solutions technologiques s’appliquant d’une façon ou d’une autre à la réalité de Bombardier. Nous avons même exploré quelques-uns de leurs projets ayant déjà passé l’étape de la preuve de concept et qui sont pour le moins prometteur pour le domaine du transport. Pour des raisons de confidentialité, il ne nous est pas possible de diffuser la nature et l’état de ces projets. Nous avons également discuté d’un nouveau concept de plateforme, nommé «Beyond 1435». Il s’agit d’un congrès d’innovation technologique rassemblant des start-ups, des compagnies liées au domaine du transport ferroviaire et même quelques clients afin de répondre à des problématiques du milieu ou à développer des concepts avant-gardistes. Unique en son genre, cette plateforme rend très fière l’équipe de Bombardier Transport.

Il ne faut évidemment pas oublier l’apport de la réalité virtuelle dans le domaine de la conception de produits. Outil très utilisé chez Bombardier Transport, il facilite grandement le travail des concepteurs de produits et des ingénieurs en leur donnant une vision globale du design. Cet outil est également très persuasif lorsque vient le temps de vendre un produit.

Durant la journée, nous avons eu la chance de faire la visite de deux lignes d’assemblage. La première est celle du train Talent 3. Ce train peut se déplacer à une vitesse d’environ 160 km/h et est utilisé majoritairement pour les services régionaux. Ce train est utilisé dans plusieurs pays en Europe dont l’Allemagne bien sûr, mais aussi l’Autriche. Dans l’usine que nous avons visité, ils peuvent assembler un wagon à environ tous les 1 jour et demi. Une fois le wagon ou la locomotive assemblés, il procède à l’assemblage complet du train qui peut contenir jusqu’à 6 wagons, selon les besoins du client.

La deuxième ligne d’assemblage que nous avons eu la chance de visiter est celle du train à grande vitesse ICE 4. Ce train est un projet de Bombardier en collaboration avec Siemens. Environ un tiers du projet est piloté par Bombardier. C’est en autres Bombardier qui fait la carrosserie, l’assemblage des locomotives, des wagons de passager et les “bogies motorisés”. Ces derniers sont un peu comme les roues et la suspension du train. Le ICE 4 sera implanté uniquement en Allemagne. Avec une valeur de 6.3 milliards d’euros pour environ 220 trains, c’est le plus gros contrat jamais octroyé par la Deutsch Bahn, l’entreprise ferroviaire publique allemande.

Lors de la visite, nous avons pu constater la plus grande complexité que demande ce train si on le compare au Talent 3. Le câblage était beaucoup plus complexe, la suspension aussi. De plus, des tests électriques ainsi que des tests d’étanchéité sont effectués directement sur la ligne d’assemblage pour éviter les pertes de temps lors du test des trains effectué en partie par Siemens.

Avec la commande actuelle, l’usine qui s’occupe de l’assemblage fonctionne au maximum de sa capacité jusqu’en 2023. Chaque wagon prend environ 2 jours à être assemblé.

Finalement, pour clore la journée en beauté, nous avons pu visiter les installations de test utilisées par Bombardier. Ils ont deux chemins de fer différents utilisés pour leurs tests. Un d’environ 1 kilomètre et l’autre d’environ 4 kilomètres. Nous avons pu monter à bord d’un train en cours de test. Certains d’entre nous, dont le Professeur Hany Moustapha qui nous accompagnait durant cette visite, ont pu conduire le train sous la supervision du conducteur. D’autres ont pu actionner le klaxon ou parler dans l’interphone. Bref, cette visite a fait ressortir l’enfant au fond de chacun d’entre nous.

Encore une journée qui se termine bien pour les membres de la Mission technologique!

Airbus

En cette journée, Patricia Parlevliet nous a montré plusieurs sites sur le campus Airbus Ludwig Bölkow. Cet endroit regroupe des instituts de recherches et des startups qui sont majoritairement en lien avec le domaine aéronautique. Nous avons visité 8 stations au total qui nous ont permis de mieux comprendre les activités sur le campus. Malheureusement, pour des raisons de confidentialité, les photos étaient interdites sur le campus.

AIRBUS

Nous avons commencer la journée par une visite chez Airbus Space and Defence. Nous avons pu visiter les installations d’assemblage de panneaux solaires dédiés aux satellites. Chaque panneau est composé d’environ 4 000 cellules solaires ayant une puissance entre 0,5 et 0,75 Watt pour un total d’environ 12 KW de puissance électrique fournie au satellite. Durant cette visite, nous avons pu comparer les installations de Sattechnik (le club étudiant que nous avons visité lors de notre passage à TUM lundi qui fabrique des cubeSat, des satellites miniatures) avec celles beaucoup plus imposantes de Airbus qui eux fabriquent des satellites plus traditionnels. La chambre blanche d’Airbus est au minimum 10 fois plus grande et son utilisation est réglementée par des normes ISO.

Hensoldt

Nous avons poursuivi notre journée avec la visite de la compagnie Hensoldt qui travaille majoritairement dans les systèmes de communication dans les avions, autant dans le domaine civil que le domaine militaire. Par contre, ce qu’ils avaient à nous proposer est plus dans le domaine expérimental. Ils travaillent présentement sur l’impression 3D de circuits imprimés. Cette technologie est encore en développement. Pour arriver à imprimer un circuit, ils utilisent deux types d’encre liquide, un peu comme dans une imprimante à jet d’encre. Dans une imprimante à jet d’encre, nous utilisons différents types de couleurs, eux utilisent des encres ayant des propriétés électriques différentes. La première est composée de polyuréthane et ne conduit pas l’électricité. La deuxième est composée d’argent et elle permet la conductivité électrique. Pour arriver à imprimer en 3D, ils impriment une première couche à l’aide de ces deux encres, puis la « couche » est passée sous des lumières UV pour lui permettre de sécher. Ensuite, la deuxième couche est imprimée par-dessus et ainsi de suite. Comme cette technologie est encore à son stage expérimental, plusieurs améliorations sont encore nécessaires. La première, le remplacement de l’encre à base d’argent par un autre métal ayant un coût moindre. Ensuite, Hensoldt aimerait avoir une encre pouvant mimiquer les résistances nécessaires aux circuits électriques. Finalement, comme but ultime, ils aimeraient pouvoir imprimer leurs propres semi-conducteurs. Cette dernière avancée est celle qui a le plus d’implication. Il serait possible d’imbriquer directement tous les composants de votre ordinateur directement dans le PCB, le processeur, la mémoire, tout! De plus, le tout est directement sur le PCB ce qui a l’effet d’une boîte noire qui rend le reverse engineering presque impossible.

Airbus CTO

Nous avons ensuite eu une présentation des activités de Airbus, de ses interactions avec leurs différents intervenants, les valeurs et les objectifs de l’organisme. Cela était très intéressant et ils nous ont accueillis dans une salle remplie de lumière et nous ont permis d’échanger avec plusieurs personnes travaillant sur de nouvelles technologies révolutionnaires dans ce domaine.  

Station couloir d’air

Ensuite, nous avons visité un laboratoire d’essai en soufflerie où ils simulent les conditions météorologiques que remplissent les avions en plein vol. Ces tests permettent par exemple d’évaluer la qualité du recouvrement des pièces.   

Station résistance mécanique

Nous avons visité les sites de test mécanique pouvant effectuer différents tests pour mesurer les limites physiques de différents matériaux dans des conditions pouvant varier entre -195 et 600 degrés Celsius.

Station communication avion

Assis dans un avion, nous avons eu une présentation de l’interface de communication de l’avion qui utilise satellite et terre. Les étudiants pouvaient être assis confortablement dans une fausse partie d’avion qui permet aux chercheurs de tester différents systèmes. Ceux-ci nous ont donc montré quelques systèmes qui pourraient peut-être voir le jour dans un avenir rapproché.

Munich Composite

Ensuite, nous avons eu la chance de visiter une ancienne startup (8 ans) qui se spécialisent dans le tressage de fibre de carbone. Ce procédé permet d’optimiser le sens des fibres et ainsi renforcer les pièces fabriquées pour leur permettre de résister à certains types de forces spécifiques. Ils sont spécialisés en articles de sport. Ceux-ci fabriquent des roues de vélo ultra légères, des bâtons de hockey (hockey sur gazon donc pas notre bon vieux hockey sur glace) et finalement des cadres de vélo de performance.

Munich Aerospace

Finalement, notre visite s’est terminée avec Munich Aerospace, cette entité est dédiée à la coopération entre plusieurs compagnies travaillant dans le domaine de l’aéronautique. Elle finance des projets d’étude au doctorat si ce dernier est chapeauté par au moins deux compagnies faisant partie du regroupement.