Nous sommes partis de Stuttgart à 6h50 en direction de Vauban. Après un arrêt pour déjeuner, nous sommes arrivés à 9h40 à notre destination. Elmar Bollin, une connaissance du Dr. Daniel Rousse de l’École de technologie supérieure, nous y attendait. Il est un ingénieur reconnu pour avoir été un pionnier de l’énergie solaire. La visite a commencé par une brève histoire du quartier. Ce quartier date d’environ 30 ans et a été commencé par des étudiants qui ont transformé les bâtiments militaires en résidences étudiantes. Le tout avait pour objectif de permettre aux étudiants d’avoir accès à un loyer à prix raisonnable. Un syndicat gère ces logements afin d’éviter qu’ils soient sujets à l’inflation et aux spéculations du marché.
Afin d’expliquer l’essor important de l’énergie solaire en Allemagne, le gouvernement avait mis en place un système « feed in tarif » pour inciter les gens à en acheter. Le principe consiste à ce que le réseau achète à prix fixe l’électricité produite par les panneaux solaires installés sur les maisons (0.50€/kwh). Ensuite, la maison achète son électricité du réseau (0.10€/kwh) afin de subvenir à ses besoins en énergie.
Par contre, quand le contrat de 20 ans fut terminé, le gouvernement a commencé à changer les tarifs qui sont donc moins intéressants pour les propriétaires. Ils ont alors installé des batteries dans leurs habitations afin d’être déconnectés du réseau. Ces bâtiments sont rendus « off grid ». Plusieurs éléments rendent ce quartier exceptionnel, les bâtiments ont été construits afin qu’ils soient en mesure de produire autant d’énergie qu’ils en consomment. Afin d’y arriver, la majorité des toits sont recouverts de panneaux solaires qui fonctionnent depuis leur installation. Normalement, les panneaux solaires ont une durée de vie de plus de 25 ans et leur efficacité réduit de très peu, notre guide nous a énoncé que ses panneaux n’ont pas baissé leur production en 20 ans sur sa maison. Dans le cas de Vauban, ça fait plus de 30 ans que certains fonctionnent. Chaque maison possède son propre transformateur qui permet de transformer le courant continu (CC) en courant alternatif (AC). Ils peuvent donc consommer leur propre énergie produite.
Il a aussi été possible d’observer l’épaisseur des murs qui est plus large afin d’avoir une meilleure isolation. Il y avait des maisons passives (Passive Haus) et des low emision house. Le chauffage de l’eau grâce à des récupérateurs de chaleur et des échangeurs de chaleur font aussi partie d’éléments clés afin d’atteindre les standards les plus élevés en efficacité énergétique. Le système que l’on a pu voir était à base de tube et de glycol. Le glycol reçoit la chaleur du soleil et est envoyé à un échangeur de chaleur qui vient chauffer de l’eau qui pourra être utilisée pour les douches.
L’orientation des bâtiments a été prise en compte et des auvents au-dessus des fenêtres permettent de réduire l’entrée de la chaleur en été, mais permettent au soleil de réchauffer le bâtiment en hiver. Il a aussi été possible de voir des murs végétaux à l’extérieur de certains immeubles.
Aujourd’hui, ce quartier à une population de 5 600 personnes où la présence de voiture est seulement temporaire dans les rues afin que les enfants puissent y jouer ou faire des activités. Il est toutefois possible de stationner sa voiture dans la rue quelques heures sans problème. Lorsqu’un habitant y habite, il faut qu’il paie 3 500€ afin d’avoir accès à un stationnement dans le futur. Ceux qui possèdent une voiture doivent payer leur stationnement 18 000€/an.
Il est donc clair pour nous que ce type de développement doit être favorisé au Québec et ailleurs afin de faire une transition vers un monde plus vert. L’urbanisme est prépondérant et définit comment les gens vivront dans le long terme.